Scandales d'Hollywood, questions absurdes... Mes recos de la semaine
Au programme : on coupe Twitter et on se concentre sur autre chose.
Dès que j’ouvre Twitter, je suis abrutie par le néant. Mon fil est divisé entre des tweets dérangés de Swifties (je ne peux m’en prendre qu’à moi-même sur ce coup-là), des vidéos de chats (idem), et des déclarations hyperboliques au sujet d’événements qu’on aura tous oubliés dans un mois (la polémique autour de l’absence de nominations pour Greta Gerwig et Margot Robbie dans certaines catégories aux Oscars a testé mes limites).
À chaque semaine, ses indignations. Et moi, derrière mon ordinateur, qui consulte frénétiquement ce torrent de médiocrité. J’ai retiré Twitter de mon téléphone il y a quelques mois, et cette semaine j’ai enfin sauté le pas sur mon ordinateur pro. Le réseau de Musk n’a plus aucun intérêt professionnel pour moi, au contraire, c’est une arme de procrastination qui déforme ma vision du monde et mon sens des priorités.
Si vous cherchez, vous aussi, des alternatives au doomscrolling, j’ai quelques recommandations pour vous :
Le livre Oscar Wars : A History of Hollywood in Gold, Sweat and Tears de Michael Schulman :
Michael Schulman (l’auteur du génial portrait polémique de Jeremy Strong pour le New Yorker) retrace douze périodes de l’histoire des Oscars, de la première cérémonie de 15 minutes en 1929, jusqu’au pétage de plombs de Will Smith en 2022. Le journaliste ne lésine pas sur les détails juteux (les chapitres sur la cérémonie désastreuse de 1989 et la débâcle Moonlight/La La Land sont particulièrement savoureux). Mais derrière les potins, il détaille surtout les guerres et les abus de pouvoir qui régissent Hollywood, que ce soit lors de la chasse aux sorcières du Maccarthysme ou durant le règne d’Harvey Weinstein dans les années 90. J’ai dévoré le livre à sa sortie l’an dernier et je le recommande à tous les amoureux de ciné en attendant les Oscars.
Le podcast Search Engine with PJ Vogt :
Après une polémique et presque deux années d’absence, le journaliste PJ Vogt est de retour dans mes oreilles depuis quelques mois avec ce podcast génial. J’y retrouve ce que j’adorais dans Reply All, l’émission culte qu’il a longtemps co-présentée avec Alex Goldman : une curiosité obsessionnelle, un ton complice et un grand talent de narration.
Les sujets couverts sont déconnectés de l’actu (gros point fort à mes yeux) et répondent aux questions qu’on pourrait poser à un moteur de recherche. Qu’elles soient absurdes (“Pourquoi y a-t-il autant d’os de poulet sur les trottoirs des grandes villes américaines ?”, “Est-ce que je devrais arrêter de boire du café en avion ?”), existentielles (“Pourquoi est-ce qu’on ne mange pas d’êtres humains ?”), ou plus terre à terre (“Peut-on transformer les bureaux vides en appartements ?” “Pourquoi est-ce si compliqué de savoir combien de gens regardent Stranger Things ?”). Quelle que soit l'interrogation, la réponse vaut toujours le détour.
L’album The Land Is Inhospitable and So Are We, de Mitski :
J’ai officiellement atteint l’âge où je découvre des albums six mois après leur sortie. Me voici donc obsédée par le dernier opus de Mitski. Si vous avez passé une tête sur TikTok en 2023, vous avez sûrement entendu son titre “My Love Mine All Mine”, repris en boucle sur des vidéos de chats ou de bébés. Je trouvais le morceau cucul, ce qui m’a coupé l’envie de découvrir le reste de l’album. J’avais tort, c’est une merveille.
En matière de musique, j’ai un goût assez prononcé pour la pop baroque (Kate Bush, Arcade Fire…). Les morceaux de l’Américaine mêlent ce genre à des influences folk et country (pensez “sorcières réunies autour d’un feu de camp dans l’Ouest américain”). Mitski s’est elle-même décrite comme “un trou noir dans lequel les gens déversent leurs émotions” et c’est précisément la catharsis que je ressens en entendant sa voix.
Gros coup de cœur pour “Buffalo Replaced”, “The Deal” et “I Don’t Like My Mind”. Mais je vous laisse avec ma préférée “I Love Me After You”.
À la semaine prochaine !