Attention : post de hateuse
Cette semaine dans la newsletter : comme beaucoup de séries Netflix, "Nobody Wants This" est facile et paresseuse.
Je sais, je vous avais promis des recettes d’automne mais parfois un sujet s’impose à nous. Depuis sa sortie, j’entends parler partout de Nobody Wants This, série Netflix sur une histoire d’amour entre un rabbin et une femme non-juive. Mes collègues en discutent à la cantine, des amies – qui savent qu’une romcom juive devrait, a priori, me plaire – m’envoient des textos pour me la conseiller. Et la comédie a de quoi séduire : Adam Brody et Kristen Bell (les acteurs les plus charmants des séries pour ados des années 2000) dans les rôles principaux, quelques scènes de drague grisantes et un premier baiser très réussi. Mais le charme s’arrête là en ce qui me concerne, et l’engouement provoqué par un scénario aussi médiocre me déconcerte.
L’humour de nombreuses scènes repose sur l’ignorance crasse de l’héroïne, Joanne, en matière de judaïsme. Nous sommes donc censés croire qu’une trentenaire américaine qui vit et a grandi à Los Angeles (deuxième plus grande ville juive des États-Unis) ne sait pas que ce qu’est le shabbat ou ce que veut dire “shalom”. Lors de sa première visite dans une synagogue, la jeune femme fait le signe de croix sous les yeux amusés et indulgents de Noah. Et alors qu’elle est en couple avec lui (un rabbin, donc) depuis déjà plusieurs mois et qu’elle est invitée dans sa famille pour la première fois, elle offre un plateau de charcut’ à sa mère. Certes, tout le monde n’est pas au fait des traditions et restrictions des autres religions, mais il faut quand même un certain degré de bêtise et de manque de curiosité pour partager la vie d’un rabbin et ignorer que des juifs pratiquants ne mangent pas de porc. Ne pas voir ici une énorme fainéantise d’écriture de la part de scénaristes en quête de rires faciles requiert un niveau de générosité que je n’ai pas en moi.
Ce parti pris m’a empêchée de trouver Joanne sympathique ou intéressante et de comprendre la fascination qu’elle exerce sur Noah. Surtout que le héros est, lui, dénué de défauts. En plus d’être beau, drôle et riche, il fait preuve d’une patience et d’une empathie face à l’immaturité de sa compagne qui défient tout entendement. Cet autre choix paresseux des créateurs de la série semble être l’un des éléments qui a le plus séduit ses fans : enfin un homme sain et gentil qui sait communiquer avec sa partenaire ! Si vous aviez besoin d’une preuve de l’état déprimant du dating et des relations de couple pour les femmes aujourd’hui, la voici.
Mais la plus grande offense de la série – et beaucoup l’ont déjà soulignée – est sa caractérisation des femmes juives. Là où Joanne est fun, sexy et chaleureuse, les harpies qui entourent Noah sont sectaires, chiantes et castratrices. L’ex du rabbin est irrationnellement obsédée par le mariage, sa belle-soeur est froide et antipathique, et sa mère cherche à tout contrôler. Toutes rejettent Joanne, cette pauvre innocente qui, zarma, fait pourtant de son mieux. Pour créer la série, Erin Foster s’est inspirée de sa propre histoire d’amour avec un producteur de musique juif, pour qui elle s’est convertie au judaïsme libéral. Cela explique sans doute le regard très subjectif sur Joanne et son entourage. Si j’étais la belle-mère de la scénariste, je ne le prendrais, en tout cas, pas très bien ⬪
J’ai commencé le dernier roman de Sally Rooney que je trouve, pour l’instant, décevant. Mais peut-être suis-je mal lunée. Mois d’octobre oblige, je vous laisse avec une playlist “witches” dont la seule cohérence est de rassembler des chansons de femmes qui ont une énergie de sorcières (un compliment, évidemment). À très vite !
Nothing Matters de The Last Dinner Party trouverait très bien sa place dans la playlist Witches, non ? :-)
Tellement d'accord avec toi pour tout. Cette série est complètement niaise et naze. Et puis je peux pas m'empêcher de penser que c'est un peu pompé sur Fleabag où elle tombe amoureuse d'un prêtre, mais en version gnan-gnan. Et le dernier Romney j'en peux plus que toutes ses héroïnes soient toutes toute mince avec des os anguleux.